Editeur en France
L'édition de romans sentimentaux
Cino Del Duca crée La Maison éditoriale universelle et publie des romans d'amour déjà diffusé en Italie. Par exemple, Séduite et abandonnée, la passion, les joies et les douleurs d'une jeune fille éprise et perdue par l'amour de Jean de Vallorbe, soit 69 fascicules, un total de 1796 pages. Dès la première page on est au cœur du suspense : Wanda Sieligoof, réfugiée russe, va épouser en secret le comte Georges de Valdagne mais Lucienne Dusquenne veut à tout prix détruire l'amour de Georges pour Wanda. Voici comment Lucienne est décrite : « Lucienne, était la fille d'un négociant enrichi pendant la guerre par les fournitures militaires. Elle avait été élevée très librement, environnée d'un luxe fastueux : légère ondoyante, elle était particulièrement recherchée par la brillante société parisienne. Elle avait choisi pour amant un jeune homme de l'aristocratie, le comte Albert de Châteauroux, très beau mais vicieux, joueur et libertin. ». L'histoire est pleine de rebondissements...A la page onze, Wanda a été endormie afin d’introduire un homme auprès d'elle et faire croire à son fiancé, alerté par une lettre anonyme qu'elle le trompe. Elle est abandonnée par Georges, s'enfuit à Nice et apprend que son père, un réfugié politique, est mort, et ce n’est que le début des rebondissements de ce mélodrame ! Les brochures sont imprimées sur un papier de bonne qualité, lisse, peu jauni, l’impression est claire et aérée. L’écriture est simple mais soignée sans fautes ni coquilles. Sur chaque début de fascicule, on retrouve le numéro de pages, pour les ranger plus facilement, et le titre est réduit à SEDUITE ! Chaque est vendu un franc (60 cents d’euros).
Les illustrés de l'âge d'or
Hurrah !
le 5 juin 1935, il lance un hebdomadaire pour la jeunesse Hurrah!. Il parait le mercredi et coûte 40 centimes (28 cents), il fait huit pages dont quatre en couleur. Il contient essentiellement des bandes dessinées.
Pierre Couperie en fait cette fort juste critique :
« Hurrah est le magazine du pauvre [..]L’acheteur en veut pour son argent. Peu exigeant, on lui fournit le meilleur et le pire.[..]La politique du fourre-tout l’emporte sur les nécessités de la présentation. […] Nous sommes au cœur de la littérature populaire […] Ses normes sont la rapidité, l’efficacité narrative, l’émotion forte, l’absence de tout carcan intellectuel […] Quand on plonge dans son univers bariolé, hétéroclite, on respire, à l’état pur, le parfum de l’aventure. Un plaisir violent s’y attache, on n’y a que faire des ingrédients, du service, du décorum. On se moque des points de repère, de la vraisemblance, de la logique : la seule mesure est la démesure . » Giff-Wiff, N°9, mars 1964